L'intelligence collective peut se développer par le partage des connaissances et des compétences.

Les outils de l’intelligence collective en entreprise

L’intelligence collective est une intelligence de groupe et non la somme des intelligences individuelles. En effet, l’interaction de connaissances, questionnements, doutes et idées de plusieurs personnes, génère une valeur supérieure à celle naissant de l’addition des savoir-faire et savoir-être des individus.

Le partage des connaissances et des compétences par des collaborateurs aux profils variés permet de devenir plus innovant et créatif. Une synergie se met en place afin d’arriver à un objectif commun, cet objectif transcendant les objectifs individuels. Mais gommer l’intérêt personnel de chaque membre du groupe ne se fait pas naturellement. La culture de l’intelligence collective se travaille donc avec l’aide du manager-leader et d’outils spécifiques.

 

Intelligence collective : comprendre ce concept

Le comportement d’un groupe diffère d’un comportement collectif

Le monde occidental semble découvrir la notion d’IC (Intelligence Collective). Pourtant, les principes de l’intelligence collective ont été posés depuis longtemps. Ainsi, dans son livre la Psychologie des Foules paru en 1895, Gustave Le Bon constatait qu’un groupe a une sorte d’esprit collectif le faisant ressentir, penser, et agir d’une manière très différente de celle de chaque individu.

Des travaux théorisant l’intelligence de groupe au cours des 40 dernières années

Le thème de l’intelligence collective a fait l’objet de nombreuses publications depuis une quarantaine d’années, en voici quelques-unes à titre d’exemples : 

  • Sujet Collectif de Michel Serres,
  • Intelligence Connective de Derrick de Kerckhove mettant en avant l’intelligence en réseau du fait de l’avènement d’internet, 
  • La Contagion des Idées de Dan Sperber, anthropologue,
  • Les Technologies de l’Intelligence de Pierre Lévy sur l’écologie cognitive,

La définition de l’intelligence collective

Lévy définit l’intelligence collective, comme “une forme d’intelligence universellement distribuée » en effervescence constante avec une coordination en temps réel. Elle aboutit ainsi à « une mobilisation efficace des compétences”. Cela signifie que l’intelligence collective transforme les individus en un groupe cohérent, dans lequel le tout est plus grand que la somme des parties.

Les principes de l’intelligence collective

L’intelligence collective naît de la coopération et de la communication entre plusieurs individus. Ces individus deviennent alors collectivement plus intelligents et créatifs que s’ils travaillaient seuls. Pour arriver à faire naître cette intelligence de groupe, il est indispensable de s’appuyer sur les principes suivants :

  • partager des idées et des informations,
  • diriger la réflexion vers un objectif spécifique,
  • se soutenir mutuellement, afin d’aboutir à des solutions innovantes
Intelligence collective et le pouvoir du travail de groupe

 

Développer l’intelligence collective en entreprise

L’intelligence collective est mobilisée dans le cadre de forums ouverts, de débats citoyens, mais également dans le monde de l’entreprise. Pourquoi ?

Pour favoriser l’innovation et la résolution de problèmes complexes

Une réflexion est émise par un collaborateur ou par un dirigeant. Cette réflexion de départ est confrontée aux avis, aux idées et aux arguments des membres du groupe. Elle va ainsi s’enrichir progressivement.

La technique est utilisée pour développer un nouveau produit, mettre en place un procédé plus performant, trouver une solution à une problématique particulière (la perte d’un client, par exemple), etc.

Pour une entreprise plus résiliente

Le fonctionnement en équipe permet à une entreprise de s’appuyer sur une entité composée de plusieurs individus plutôt que sur un seul individu. Elle est ainsi moins dépendante des aléas de ses employés (démission, congé, maladie…).

Pour lancer un processus d’amélioration continue

Les spécialistes des neurosciences sont d’accord : l’intelligence collective est un processus. Ainsi, le mode de fonctionnement du groupe de travail va se développer, s’améliorer progressivement. Au contact de leurs pairs, les collaborateurs vont développer leurs compétences techniques et relationnelles. Le groupe va être ainsi de plus en plus autonome et capable de faire face à des problématiques de plus en plus complexes.

Pour accroître l’adhésion et la motivation des collaborateurs

Dans une entreprise favorisant une intelligence de groupe, les collaborateurs se sentent impliqués dans la prise de décision. Ils ont été entendus et ont influencé le projet collectif. L’adhésion à celui-ci est donc plus forte. De plus, les collaborateurs se sentent responsables de sa réussite. Ils sont ainsi plus motivés et le turn-over est réduit. La bonne réputation de l’entreprise permet également d’attirer les talents.

Quels outils pour développer et mesurer l’intelligence collective ?

Des outils spécifiques aident le manager d’une équipe à mesurer et développer l’intelligence collective.

Les outils pour partager l’information

La transformation digitale a permis le développement d’outils facilitant le partage de l’information. Ces outils deviennent indispensables lorsque des membres de l’équipe travaillent sur différents sites ou sont en télétravail, une situation de plus en plus courante.

En voici quelques exemples :

  • Le CRM de HubSpot pour accéder à une boîte de réception unique partagée par toute une équipe, ainsi qu’un accès commun à l’historique et aux interactions avec les prospects et les clients.
  • Google Drive et Dropbox pour partager des fichiers.
  • Slack pour passer des appels vidéo et vocaux, pour envoyer des messages et partager des fichiers.

Les outils pour favoriser la participation active

Les outils de participation active visent à inciter tous les collaborateurs à faire entendre leurs idées et remarques. Cela passe par l’organisation de réunions avec un aspect brainstorming pour lancer librement un maximum d’idées avant de les confronter à la réalité. Par ailleurs, et afin de renforcer la cohésion du groupe, des activités ludiques, sportives ou créatives (team building) peuvent être proposées.

Des logiciels sont également utiles. C’est, par exemple, le cas de Klaxoon pour animer une réunion. Via cette application, le manager peut poser des questions aux participants et leur offrir la possibilité de participer au lancement de suggestions directement depuis leur smartphone ou ordinateur. Et pour les managers ne souhaitant pas utiliser les nouvelles technologies lors d’une réunion, la technique du mémo est également très efficace. Il s’agit de distribuer à chacun un petit carton avec la décision à prendre et de demander d’écrire un argument pour et un argument contre. Chaque collaborateur va ainsi pouvoir donner son avis sans être influencé par les autres.

Les outils favorisant la coordination

Travailler en groupe demande de la coordination. Là encore les outils numériques sont très utiles. En voici quelques exemples :

  • Azendoo, une application de travail collaboratif permettant d’assigner des tâches et d’optimiser le temps de l’ensemble de l’équipe,
  • Advanseez, pour mettre en place une planification stratégique,
  • Trello pour visualiser les tâches et leur niveau d’avancement, l’idéal pour permettre à une équipe de travailler en mode projet.

Mesurer l’intelligence collective dans une organisation

Des spécialistes se proposent de mesurer le degré d’intelligence d’un groupe, en recueillant les avis, les observations et les ressentis de ses membres. En effet, il existe des indicateurs d’intelligence collective :

  • une vision commune et un objectif commun,
  • un haut degré de communication directe entre les employés dans un cadre bienveillant,
  • une grande autonomie exercée dans un cadre accepté par tous,
  • une bonne synergie avec une forte implication,
  • un plaisir à travailler ensemble.

Pour mobiliser l’intelligence collective en entreprise, le manager doit se transformer en coach, en leader, en manager agile. Il doit mobiliser toutes ses soft skills, pour instaurer un climat de confiance propice aux échanges, pour repérer les talents, pour, par exemple, gérer les conflits, pour apprendre à déléguer et à responsabiliser les collaborateurs. Pour y parvenir, le manager a souvent besoin du soutien de sa hiérarchie. Il peut également suivre des formations voire se faire coacher, afin de développer ses différents savoir-être et son leadership.

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